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Anniversaire Bernadette

 

Je suis née un 31 août ce qui est synonyme de retour de vacances. Pour ne pas avoir trop d'embouteillage au retour, nous avons choisi d'aller vers le Nord. Comme je n'avais jamais visité Chantilly, nous avons réservé un long week-end au Château de Montvillargenne, réputé pour son restaurant de fruits de mer. www.chateaudemontvillargenne.fr

A l'aller, nous en avons profité pour visiter Auvers-sur-Oise. Van Gogh se rend à Auvers-sur-Oise en Mai 1890 où le docteur Gachet, ami de Cézanne et de Pissarro, accepte de prendre soin de lui. Hors du milieu hallucinatoire de l'asile, il connaît une période assez heureuse. Soutenu par son entourage où il se sent aimé et compris, il travaille avec enthousiasme et le choix de ses sujets (champs de blé, maisons paysannes, l'église,...) reflète son mieux-être moral et mental. Ce changement se perçoit aussitôt dans son style : formes moins torturées, coloris frais et clairs, traits plus larges et plus expressifs, davantage de lyrisme dans sa vision de la nature. Sans interruption, il peint soixante-dix toiles en deux mois ! Mais cette trêve à Auvers est de courte durée. Ses querelles avec Gachet, son sentiment de culpabilité envers son frère dont il se sait - et se sent - totalement dépendant, le conduisent au suicide à la fin du mois de juillet 1890. Pendant son séjour à Auvers-sur-Oise, il loge à L'auberge Ravoux située au cœur du village en face la mairie. Il occupé une toute petite chambre mansardée à l'étage. C'est avec émotion que nous avons gravi les marches dans une cage d'escalier restée crasseuse et fissurée faiblement éclairée d'une lucarne. La pièce où il dormait est vraiment minuscule juste la place d'une chaise et d'un lit en fer. Pas étonnant, qu'il passait son temps dehors…  « Il n'y a rien à voir…mais tout à ressentir». Au rez de chaussée, la salle à manger de l'Auberge a su garder l'ambiance conviviale et animée des cafés d'artistes d'autrefois. Les chaises ont des dossiers bas comme dans les tableaux de Van gogh. Après le repas, nous nous sommes promenés sur les pas des impressionnistes. En partant de l'auberge, nous sommes montés jusqu'à l'église Van Gogh a peint. Un peu plus haut encore, au milieu des champs, le cimetière abrite les tombes des deux frères Van Gogh, Vincent et Théo recouvertes de lierre. De là, à travers les sentiers et les ruelles bordées par des petites maisons cossues, nous sommes allés visiter le Château. Un parcours-spectacle audio-guidé permet de se plonger dans le Paris de l'époque des impressionnistes avec l'arrivée du chemin de fer qui permet d'explorer les environs de Paris. Le musée reconstitue l'atmosphère de l'époque : décors, musiques, inventions et mode du XIXème accompagnent prés de 500 toiles. http://www.auvers-sur-oise.com

Auberge Ravoux
Auberge Ravoux
Eglise Auvers
Tombes Van Vogh

 

Nous avons consacré tout le samedi à la visite du château de Chantilly. Le château de Chantilly se dresse au cœur d'un vaste domaine de 7 800 hectares de terres situées au sein de l'une des plus grandes forêts des environs de Paris. Cette belle demeure de plaisance posée sur un plan d'eau est l'héritière des châteaux successivement embellis par les Montmorency, les Condé puis le duc d'Aumale qui fit édifier, dans le style Renaissance, le grand château actuel, entre 1875 et 1881. Comme les invités du Duc d'Aumale, nous entrons dans le château par le vestibule d'honneur, somptueusement décoré avec des faïences murales et dallé de marbre. L'escalier d'honneur sur la gauche mène à la chapelle Saint Louis achevée en 1832, derrière l'autel un mausolée en marbre sculpté abrite les cœurs de princes de Condé. En face, un hall dessert sur la gauche le cabinet des livres qui fut conçu pour recevoir la collection de livres du duc d'Aumale et pour être un lieu de lecture et de travail. Cette collection est composée de 13 000 volumes, 1500 manuscrits dont « Les très riches heures du duc de Berry ». En face du hall, nous accédons aux appartements des princes de Condé. Cet appartement comprend une série de pièces en enfilade : la chambre du prince, le cabinet de travail, une antichambre ou « Grande singerie», la galerie des batailles à la gloire des princes de Condé et un salon de musique avec de beaux instruments anciens. Cet appartement est décoré de boiseries blanc et or, de style rocaille et de mobilier du XVIIIème siècle. En revenant dans le vestibule, l'aile droite commence par la galerie des cerfs, qui servait de salle à manger de réception au Duc d'Aumale. Cette galerie rappelle le style renaissance des châteaux de la Loire avec son haut plafond à caissons portant les armes de la famille. Par cette salle, on accède à la galerie des peintures où se trouve la collection de peintures du duc d'Aumale, le premier musée français de peintures anciennes (avant 1850) après le Louvre : Clouet, Poussin, Delacroix, Corot, Fouquet, Raphaël, Ingres, Watteau …pour citer les plus célèbres.  Avant de visiter les petits appartements privés du duc et de la duchesse d'Aumale, nous sommes allés déjeuner dans les cuisines du grand Vatel puis nous avons fait une promenade dans le parc. Dessiné à la fin du XVIIème siècle par André Le Nôtre pour le Grand Condé, il est le seul jardin créé par le jardinier de Versailles dont l'axe ne passe pas par le château, mais par une statue, celle du Connétable Anne de Montmorency. Le Nôtre a tracé une grande perspective allant de la grille d'honneur jusqu'à la statue du Connétable et se prolongeant par - delà les jardins à la française et le Grand Canal jusqu'en forêt. Le Grand Canal de Chantilly (2,5 km) dépasse de beaucoup celui de Versailles. Il s'agit en fait de la Nonette, un modeste affluent de l'Oise canalisé par Le Nôtre. Le parterre au nord du château comprend de vastes miroirs d'eau reflétant le ciel et soulignés de jets d'eau; de tous les jardins de Le Nôtre, Chantilly est sans doute celui qui comprend la plus grande étendue d'eau. En contournant le château pour en admirer l'architecture, nous sommes allés vers les jardins anglais. Au coeur du jardin anglais du XIXème siècle, l'Ile d'Amour reprend le nom et le site d'un lieu de fêtes où les princes de Condé recevaient leurs invités à Chantilly l'été. Cette bande de pelouse bordée de fontaines et de buis, aménagée pour le duc d'Aumale au XIXème siècle, se termine par une gloriette de treillage où se trouve la statue d'Eros, d'où son nom. Un peu plus loin, dressé au bord d'une romantique pièce d'eau où nagent des cygnes, un temple de Vénus s'inspire des temples grecs ou romains et abrite en son centre une copie d'une célèbre statue antique représentant Vénus, déesse de l'Amour et de la Beauté. Après cette promenade digestive, nous avons visité les petits appartements situés au rez-de-chaussée du Petit Château, ils donnent sur le grand balcon dominant les douves. Le duc d'Aumale les fit aménager en 1845-1846 par le peintre et décorateur romantique Eugène Lami peu après son mariage avec la princesse de Salerne. Les Petits Appartements comprennent 9 pièces. Ils sont un peu comme l'"Envers du décor". Le Salon de Guise, ou Antichambre de la duchesse, conserve des portraits de famille. La chambre de la duchesse est typique des arts décoratifs sous la Monarchie de Juillet avec son mobilier capitonné. Le boudoir de la duchesse est tendu de satin violet broché d'argent avec des meubles de marqueterie et un piano. La « Petite Singerie » sépare les appartements du duc et de la duchesse de Bourbon. La salle de bains du duc d'Aumale est pourvue d'eau chaude et froide mais est loin du luxe des demeures de Newport de la même époque. Les Petits Appartements avaient aussi le chauffage central et furent éclairés au gaz après 1886. La chambre du duc d'Aumale est meublée d'un lit austère, très militaire, mais, détail touchant, le prince a gardé au-dessus de son lit le portrait de sa mère, la reine Marie-Amélie lorsqu'elle était encore duchesse d'Orléans et le duc d'Aumale un jeune enfant. Le magnifique bureau à cylindres qui se trouve dans la chambre du duc d'Aumale fut offert par le roi Louis-Philippe en 1845 à son fils. Dans le Salon de Condé se trouve une cheminée d'inspiration Renaissance avec le buste du duc de Bourbon (1756-1830) et 42 médaillons : portraits des rois et reines de France et princes et princesses de Condé. Nous allons ensuite visiter les Grandes Ecuries et le musée vivant du cheval. Les grandes écuries ont été construites à la demande du septième prince de Condé, Louis Henri de Bourbon. La légende raconte qu'il pensait se réincarner en cheval et voulait, par conséquent, des écuries dignes de son rang. Il laissa à la France l'un des chefs-d'œuvre architecturaux du XVIIIe siècle. Les écuries accueillaient à cette époque 240 chevaux et 500 chiens répartis en différentes meutes pour les chasses quotidiennes qui avaient lieu tout au long de l'année. Louis-Henri, si fier de cette architecture, organisait de somptueux dîners sous le dôme monumental de 28 mètres de hauteur. Louis XV, le futur tsar Paul Ier et Frédéric II de Prusse y soupèrent, accompagnés par les sonneries des trompes de chasse. La Révolution française sonne le glas de cette époque princière mais les grandes écuries sont miraculeusement sauvées grâce à l'armée qui les occupe. A la fin du XIXe siècle, le dernier propriétaire des grandes écuries, le duc d'Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe, lègue son domaine (château, hippodrome, écuries, forêt, musée Condé..) en 1886 à l'Institut de France à la condition que tout soit maintenu en l'état. Une trentaine de chevaux de races différentes sont présentés dans leurs box à l'entrée du musée. Dans la cour du musée ou sous le dôme, les chevaux évoluent dans leur travail quotidien et, les cavaliers proposent aux visiteurs une présentation pédagogique de dressage. De salle en salle, toutes les œuvres exposées sont à la gloire du cheval et des devinettes sont proposées aux enfants. Une journée ne suffit pas pour tout visiter et il nous faudra revenir pour poursuivre notre découverte. http://www.chateaudechantilly.com

Château
...sur l'eau
Ile d'Amour

 

Au retour, nous avons visité l'abbaye royale de Chaalis http://www.chaalis.fr . Le parc offre une belle roseraie. La chapelle abbatiale, construite au XIIème siècle, est décorée de fresques du Primatice. Le bâtiment abrite les collections de Nélie Jaquemart-André, peintre, voyageuse et collectionneuse. J'aime beaucoup le musée parisien. Par contre, j'ai trouvé que celui-ci faisait un peu trop éclectique: meubles, tableaux, objets de l'Antiquité à l'Empire, pièces dédiées à un pays visité : A l'étage, les chambres se succèdent meublées magnifiquement certes mais de façon assez répétitive. Il y a trop de choses. Parmi les différents thèmes des collections, des objets ayant appartenus à Jean Jacques Rousseau qui à la fin de sa vie fut accueilli au château d'Ermenonville.

Chaalis
Roseraie
Chaalis

 

Après ce week-end bien rempli, nous avons la tête pleine d'histoire, de peintures et de jardins.

 

Bernadette août 2008

 

 

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