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Les Héduin chez les Bretons

 

Après avoir traversé la forêt de Brocéliande au son de la musique celtique, nous arrivons à Vannes (Gwened en breton), la capitale du Morbihan. Il fait beau et c'est très agréable de prendre un café en terrasse place Gambetta, jolie place en demi-lune face au port de plaisance. De là, on pénètre par la porte Saint-Vincent dans la vieille ville où se dressent de nombreuses maisons à pans de bois. Comme nous sommes au début du séjour, nous n'achetons pas de Kouign aman chez Brun, le meilleur de Bretagne.

Nous continuons notre route jusqu'à Carnac, notre port d'attache pour le week-end. Notre hôtel a été édifié à côté du Tumulus Saint Michel. Un tumulus est un entassement de terre et de pierres sous lequel se trouvent des chambres funéraires dolméniques.Le tumulus St Michel est un géant, avec ses 125 m de long, ses 60 m de large et 12 m de haut. Sur ce tumulus se trouve la Chapelle Saint-michel, un petit calvaire du XVIème siècle et une table d'orientation d'où nous avons une vue panoramique sur l'océan et les îles. Le soir, nous allons au centre du bourg à pied manger des crêpes Chez Marie, la meilleure adresse du Morbihan depuis 1959.

Le lendemain, nous commençons par une visite guidée du musée de la préhistoire pour se remettre à niveau : paléolithique, mésolithique, néolithique. Les premiers habitants de la Bretagne (Homo Erectus), puis l'homme de Néenderthal, de Cro-Magnon jusqu'à l'homme des menhirs : une période allant de 500.000 ans à 2.000 ans av. J.C. Nous sommes maintenant prêts à partir à l'exploration des menhirs et des dolmens. Avant, nous allons nous promener à la plage à la recherche d‘un restaurant de poissons. L'après-midi, nous découvrons les longs alignements de menhirs érigés entre les années 4500 et 2000 av J.C. en pleine période néolithique. 4000 menhirs se dressent répartis en trois alignements : Le Mennec, Kermario, Kerlescan. Ces pierres dressées en perspective de la plus petite à la plus haute gardent leur secret. A quoi cela sert ? L'ancêtre du bowling ? un vaste calendrier ? les hypothèses sont nombreuses mais aucune ne répond à la question « pourquoi ? ». Les dolmens ou « table de pierre » sont les maisons des morts. Il subsiste plus de 100 dolmens dans la région de Carnac. A Kermario, un dolmen sans son Cairn (architecture de pierres sèches recouvrant les tombes) se trouve au bord d'un alignement. A Plouharnel, le groupe des dolmens de Rondossec est constitué de trois dolmens à couloir. Les deux plus grands semblent avoir constitué le monument initial, enfermé dans un cairn de 20 mètres de diamètre qui a totalement disparu. Le dolmen situé le plus à l'Ouest (le plus petit) semble avoir été rajouté ultérieurement dans le cairn. Les dolmens sont orientés au Sud-Est. Le dolmen le plus à l'Est possède un couloir de 11 mètres de longueur qui débouche sur une chambre rectangulaire de 3,5 x 2,5 mètres. Dans le coin Sud-Ouest de cette chambre a été rajoutée une petite cellule. Ce dolmen possède quasiment toutes ces dalles de couverture. Le dolmen central a un couloir de 7,5 mètres débouchant sur une chambre. Cette chambre, de 6 mètres de long, s'élargit progressivement pour atteindre 2,5 mètres de large. Comme le dolmen de l'Est, celui-ci possède encore une bonne partie des dalles de couverture. Le dolmen de l'Ouest possède un couloir de 4,5 mètres de longueur conduisant à une chambre rectangulaire de 3 x 1,8 mètre qui devait probablement avoir eu un toit. Finalement, les menhirs sont les ancêtres des tombeaux égyptiens : on entre par un long couloir pour atteindre la chambre mortuaire qui a souvent une petite pièce attenante. C'est maintenant l'heure du thé. Nous n'avons aucun mal à trouver un café : pour un petit bourg, il y a 3 distants de 100m à peine. Nous nous promenons ensuite dans Plouharnel qui est un très joli village avec ses maisons de pierres aux volets bleus.

Hôtel Tumulus Mennec Kermario Rondossec Rondossec

Ce matin, nous poursuivons notre visite des sites des mégalithes en allant à Locmariaquer. Le site des mégalithes présente trois monuments emblématiques de l'architecture mégalithique bretonne : le grand menhir brisé, le dolmen de la Table des Marchand, et le tumulus d'Er Grah, érigés entre 4 700 et 3 800 ans avant J.-C., c'est à dire pendant le néolithique, période de la préhistoire durant laquelle les hommes se sédentarisent, expérimentent et développent l'élevage et l'agriculture, la poterie, le tissage, etc.

Le Grand Menhir Brisé : avec ses 20m de long et sa masse estimée à 280 tonnes environ, c'est parmi les pierres connues, la plus grande jamais travaillée par l'homme préhistorique. Aujourd'hui, elle offre l'image d'un géant brisé, longtemps appelée la Pierre de la Fée. C'est un obélisque impressionnant qui debout devait atteindre près de 18 m hors du sol. Cela me rappelle l'obélisque couchée de Karnac. Finalement, l'obélisque est une survivance du culte préhistorique des pierres dressées.

Le dolmen de la Table des Marchand fait partie des tombes à couloir restaurée et à nouveau recouverte de son cairn. Cette sépulture collective, utilisée durant plusieurs siècles, présente dans sa chambre funéraire desservie par un accès permanent depuis l'extérieur du cairn deux magnifiques dalles ornées : celles du fond de la chambre figure une idole en écusson, celle du plafond est une des parties d'un grand menhir. La construction du dolmen et de son cairn est datée du tout début du 4e millénaire avant J.-C. Le couloir est de longueur moyenne (7m) et sa hauteur (1,4m à l'entrée) augmente rapidement vers l'intérieur. Il faut se baisser pour rentrer une façon peut être de forcer le visiteur à s'incliner en hommage aux défunts. C'est très émouvant d'avancer dans le couloir et de découvrir les gravures sur les pierres légèrement éclairées. En terme de sensation, c'est presque aussi poignant que de pénétrer dans le temple d'Abou Simbel.

Le tumulus d'Er Grah appartient à la catégorie des sépultures individuelles fermées. Il est impressionnant par ses dimensions (140m de long au total).

Menir brisé Dalles ornées Tumulus Entrée du tumulus

Il fait très beau. Nous partons pour la presqu'île de Quiberon. Au IXème siécle, le déboisement intensif de l'île de Quiberon libéra une grande quantité de sable qui se déplaça puis se figea sur la Baie de Quiberon et forma l'isthme que nous connaissons aujourd'hui. Nous longeons la côte sauvage. Face à la puissance de l'Atlantique, la Côte sauvage de Quiberon oppose sa falaise tel un mur minéral sur près de 8 kilomètres. Le vent, les vagues et l'érosion ont sculpté le relief de la Côte Sauvage. De nombreuses criques, anses et grottes s'offrent à la curiosité tout au long des sentiers piétonniers. La ville de Quiberon se situe à l'extrême sud de la presqu'île. De là, il est en particulier possible de rejoindre Belle-Ile-en-Mer. Nous nous contentons de déjeuner en terrasse face à la plage d'où nous pouvons voir les allers et retours des ferries. Puis, nous nous promenons sur le long du golfe qui a été le théatre du désastre infligé aux royalistes. En juin 1795, la Convention cherche à réduire au maximum le poids des royalistes, la contre-révolution débarque d' Angleterre à Carnac. Il s'agit essentiellement d'émigrés, venus pour rétablir la monarchie . Les Chouans sont prêts et rejoignent rapidement les émigrés selon leur plan. Après une brève avancée, à la tête de l'armée républicaine Hoche va repousser les royalistes sur la presqu'île de Quiberon où ils seront vaincus. En retournant à Carnac, nous nous arrêtons à Saint Pierre de Quiberon pour faire une autre promenade au bord de la baie le long de la corniche bordée de belles maisons. Le week-end se termine. Demain, nous allons prendre le chemin du retour. Nous n'avons pas eu de pluie. Il a fait beau ce qui nous a permis d'allier découvertes et promenade. Mais si Vannes et Quiberon étaient relativement animées, Carnac et Saint Pierre de Quiberon faisaient penser à la chanson de Francis Cabrel :

 

C'est le silence
Qui se remarque le plus
Les volets roulants tous descendus
De l'herbe ancienne
Dans les bacs à fleurs
Sur les balcons
On doit être hors-saison

La mer quand même
Dans ses rouleaux continue
Son même thème
Sa chanson vide et têtue
Pour quelques ombres perdues
Sous des capuchons
On doit être hors-saison

Presqu'île de Quiberon St Pierre de Quiberon

 

Notre déception : nous n'avons pas mangé de bulots (servis à partir du 1/04 seulement…). A croire que les pêcheurs bretons fournissent en priorité les poissonneries parisiennes :o)

 

Bernadette

13-16 mars 2009

 

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