Le long de la côte fleurie.

Cette année, nous avons mis le cap sur Cabourg, la station de Marcel Proust (qui m'a permis de faire la connaissance de mon ami Walter).

...Mais quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice du souvenir. (Marcel Proust)

Marcel Proust, décrivant Cabourg sous le nom de Balbec, a écrit « A l'ombre des jeunes filles en fleur » au grand hôtel de Cabourg. Le Gand hôtel donne sur la mer. La promenade le long de la plage a été baptisée « promenade Marcel Proust ». Sur le front de mer, les villas du siècle dernier ont fait place à de petits immeubles de style normand d'un esthétique plus ou moins heureux. Cette longue promenade permet de s'oxygéner en débarquant de la pollution parisienne. Côté ville, le grand hôtel donne sur une jolie place bordée de belles maisons d'où partent les rues de Cabourg en formant un éventail. Dans l'avenue de la mer, la madeleine est la spécialité de « Dupont avec un thé». Pour ma part, j'ai préféré y déguster un financier ;-)

La Dives sépare Cabourg de Dives-sur-mer. Dives était au moyen age l'un des principaux ports du duché de Normandie. En 1066, le duc Guillaume le Conquérant y partit pour l'Angleterre où il gagna la bataille d'Hastings et devint roi. L'église Notre Dame fut bâtie à cette époque. Rue d'Hastings se trouve, le village de Guillaume le conquérant, composé de bâtiments bas à patios et à colombages, il abrite des ateliers d'artistes. En centre-ville, les halles du XVème siècle ont des charpentes impressionnantes.

Grand Hôtel	La plage	Notre dame	Village de Guillaume le conquérant

En continuant le long de la côte, on arrive à Houlgate construite vers 1858 pour combler les baigneurs séduits par les plages normandes. De 1860 à 1914, chacun s'autorisa des fantaisies architecturales sans lésiner sur les carreaux décoratifs et les épis de faîtage farfelus. Houlgate a conservé quelques 300 villas qui représentent le plus beau patrimoine de la côte fleurie. C'est un régal de se promener dans les premières rues parallèles au front de mer. Un peu excentré, un château néogothique surplombe le golf.

Juste après sur la côte, se trouve Villers-sur-mer, en contre bas d'un joli bois, la ville descend en douceur vers une plage de sable blanc. A la belle époque, elle était une station très prisée des aristocrates et des artistes qui venaient y chercher le calme. La promenade de la plage va vers Houlgate jusqu'à des falaises recouvertes de végétation dites des Vaches Noires ( ??). Il parait qu'à marée basse on peut aller d'Houlgate à Villers à pied. Nous avons pris un très bon thé à l'hôtel Outre-mer au décor des plus insolite.

Le lendemain, nous sommes allés passer la journée à Trouville et Deauville, séparée par la Touques. De 1963 à sa mort en 1996, Marguerite Duras résida à l'hôtel des roches noires de Trouville. C'est à Trouville qu'elle rédigea une partie de son œuvre. Presqu'en face de l'hôtel, la Villa de la Marquise de Montebello date de 1865. Dans la rue qui descend vers la plage, la villa Persanne, bâtie en 1859 ravissait Marcel Proust. Au bout de la rue, sur la plage, la tour Malakoff d'inspiration gothique figure dans les recherches de villas à louer par Marcel Proust. Après un délicieux déjeuner aux vapeurs http://www.lesvapeurs.fr/ , nous allons à Deauville nous promener sur les planches avant d'admirer les très belles villas du centre ville antérieures à 1915. Avant de quitter Deauville, nous allons admirer la villa « Strassburger » bâtie en 1907 par le baron Henri de Rothschild.

Villa	Hôtel des Roches Noires	Villa Strassburger

Dans toutes ces stations, nous avons fait de longues promenades le long de la mer. La mer est un spectacle dont on ne se lasse pas.

Nous avons aussi profité de notre séjour pour tester quelques restaurants. Nous vous recommandons principalement « Au pied des Marais » à côté de Cabourg http://aupieddesmarais.com/  : la cuisine est succulente et le chef très sympathique. Dans un autre style, nous avons également très bien dîner au Baligan http://www.lebaligan.fr/ . A table, on vous apporte le poisson à choisir dans un grand panier. Vous faites votre choix et le chef le prépare ensuite selon le mode de cuisson choisie. Le chef propose même de la bouillabaisse normande (cela aurait réconcilié Fernandel et Bourvil dans « la cuisine au beurre »).

Nous avons aussi goûté à la teurgoule : riz au lait à la cannelle pas bourre bourre du tout. L'origine du terme viendrait de « se tordre la goule » (la bouche) lorsqu'on mangeait la teurgoule ; certains affirment que c'est parce qu'on se dépêchait de la manger alors qu'elle était encore très chaude et d'autres que c'est parce que les premières versions n'avaient pas encore atteint le moelleux d'aujourd'hui.

Décidemment, nous aimons bien la Normandie !!

Bernadette Novembre 2008